fr  |  en  |  nl

Actualités

2016-06-17

Des orchidées en nombre sous les lignes

Les inventaires de terrain de ce printemps 2016 nous ont réservé quelques surprises, dont notamment le relevé de centaines de pieds d'orchidées sous des lignes à haute tension de notre projet LIFE Elia-RTE.

Platanthère des montagnes (Platanthera chlorantha)

Des actions de restauration écologique pour la pelouse calcaire

En certains endroits, les couloirs sous les lignes électriques recèlent de vrais joyaux de biodiversité...

Ces derniers mois, un des sites gérés par le LIFE Elia-RTE a fait l'objet d'opérations de restauration écologique visant à favoriser une végétation herbacée typique des milieux calcaires. En effet, la découverte de certaines espèces calcicoles avant le broyage permettait d'espérer une restauration fructueuse de la pelouse calcaire.

Les opérations ont consisté à procéder à un gyrobroyage hors sol suivi d'un pâturage ovin estival suivi d'un débroussaillage automnal pour lutter contre les ligneux qui n'auraient pas été pâturés.

Des résultats inespérés !

La mise en lumière du terrain par élimination des arbustes a eu des résultats rapides puisque dès ce printemps, plus de 350 pieds d'orchidées de 7 espèces ont été recensés sur environ 2 hectares.

Parmi les espèces rencontrées figurent notamment l'Ophrys frelon (Ophrys fuciflora), l'Ophrys mouche (Ophrys insectifera) et l'Orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis), des espèces rares et protégées en Wallonie.

Ophrys mouche (Ophrys insectifera)

Ophrys frelon (Ophrys fuciflora)

Gestion à long terme

Afin de maintenir cette diversité floristique extraordinaire et d'éviter l'embroussaillement rapide de la zone, ce site sera géré de manière extensive par un troupeau de moutons. Le but est ici de faire pâturer en fin de saison de végétation, cela évite la consommation et le piétinement des plantes rares par le bétail et permet aux plantes d'accomplir leur cycle de reproduction.  

Le pâturage est finalement un retour aux sources puisque jusque la fin du XVIIIème siècle, nombreux étaient les bergers qui faisaient paître leur troupeau là où le sol est caillouteux et peu propice à la culture, comme c'est le cas sur ce site. Ce pastoralisme itinérant limitait de fait la croissance des arbustes et permettait donc de garder des paysages ouverts. Avec la disparition progressive des bergers, ces milieux se sont ensuite reboisés naturellement.

Le maintien d'un milieu ouvert sur sol calcaire montre également son intérêt pour d'autres organismes tels que les reptiles (lézard, orvet, couleuvre à collier) mais aussi les papillons (flambé, lucine...).

Flambé (Iphiclides podalirius)

Il va sans dire que l'évolution des populations des différentes espèces (dont les orchidées) sur le site sera bien sûr attentivement suivie au cours des prochaines années !