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2016-10-19
Restauration de lisières en Forêt d'Orient (F)
Le site du LIFE Elia-RTE en Forêt d'Orient (Troyes, Aube, France) comporte deux actions majeures : gestion par pâturage ovin et restauration de lisière comme méthodes alternatives de gestion de la végétation.
En ce début d'automne 2016, le temps était venu de procéder à la restauration de lisières !
Le site de Forêt d'Orient
Nous avons déjà évoqué ce site à de nombreuses reprises dans nos news (1, 2, 3, 4).
Sur sol calcaire, ce site abrite une aire de pâturage de 1,4 ha réalisé par un cheptel de 60 à 120 brebis appartenant par un éleveur local particulièrement motivé.
L'autre partie du site concerne 2 ha de végétation particulièrement dynamique. En collaboration avec nos partenaires locaux (RTE, Parc naturel régional de la Forêt d'Orient, Conservatoire d'espaces naturels Champagne-Ardenne, la Mairie de Brienne-la-Vieille et un éleveur local), nous avons décidé de les gérer en lisières forestières étagées.
La restauration de lisières étagées : le principe
La gestion de la végétation en lisières étagées permet d'éviter les coupes répétées réalisées soit manuellement (c'est le cas ici) soit par un gyrobroyeur. L'idée maîtresse est de passer d'une lisière en U à une lisière en V tronqué. Nous y avons consacré une brochure expliquant en détail tout ce qui concerne cette action.
Dans le cas de la Forêt d'Orient, la restauration est possible car on trouve sur site un grand nombre d'espèces buissonnantes indigènes intéressantes pour la biodiversité (floraison, fructification). Leur hauteur finale ne posera pas de problème pour les conducteurs (câbles aériens) assurant le transport d'électricité.
Nous avons noté la présence sur site des espèces intéressantes suivantes : Fusain d'Europe (Eonymus europaeus), Aubépine à un style (Crataeugus monogyna), Aubépine à deux styles (Crataegus laevigata), Troène (Ligustrum vulgare), Noisetier (Corylus avellana), Saule sp (Salix sp) ou encore le cornouiller sanguin (Cornus sanguinea).
Mais aussi une série d'espèces ligneuses contre lesquelles il convient de lutter activement vu leur hauteur à l'âge adulte : Aulne glutineux (Alnus glutinosa), Erable sycommore (Acer pseudoplatanus), Erable champêtre (Acer campestre), Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia), Peuplier grisard (Populus × canescensPeuplier tremble (Populus tremula), Chêne pédonculé (Quercus robur), ou encore le Frêne commun (Fraxinus excelsior).
En coupant ces espèces qui posent problème, les espèces buissonnantes vont pouvoir s'installer librement et pourront ainsi réduire encore l'apport lumineux nécessaire à la germination et la croissance des espèces les plus grandes.
La restauration de lisières étagées : les étapes
- 1. Lorsque la végétation est haute de 2 à 4 mètres, une reconnaissance des espèces problématiques se fait avec un personnel formé à l'identification botanique. L'ensemble de la parcelle à sécuriser est parcourue en début de chantier. Cela permet d'évaluer l'ampleur des travaux. Un marquage à la bombe de couleur peut être réalisé pour faciliter le travail futur.
- 2. Afin de faciliter le travail mais à évaluer la nécessité en fonction de la végétation, un couloir de pénétration est réalisé à la débroussailleuse à mi-distance entre la partie centrale du couloir et le bord du peuplement forestier. Les équipes parcourent ensuite les deux côtés du couloir, parallèlement à la ligne, en coupant à la tronçonneuse les pieds des espèces à éliminer.
- 3. Les plants coupés sont couchés, orientés idéalement en parallèle aux conducteurs, pour bien montrer qu'ils ont été coupés lors de la vérification en fin de chantier et pour faciliter le déplacement par la suite.
Mise en pratique avec les équipes de RTE et les partenaires locaux
A l'occasion de cette restauration, l'équipe LIFE Elia-RTE a convié les équipes de RTE et les partenaires locaux.
Après une partie théorique en salle, une formation pratique sur le terrain a permis de montrer sur site les aspects techniques de la restauration de lisières.
La formation interactive proposait 2 modules principaux : reconnaissance d'espèces végétales et méthodes de coupe. A chaque étape, des échanges sur la pratique de RTE et l'expérience de l'équipe LIFE ont pu avoir lieu sur des sujets vairés : accessibilité, validation des travaux réalisés, soumission des marchés, compétences des équipes de travail, identification des espèces présentes... Une vidéo a été tournée lors de cette journée pratique.
Le côté gauche du couloir a été restauré, les arbres problématiques ont été coupés.
Le côté gauche du couloir (à droite sur la photo) a été restauré, les arbres problématiques ont été coupés.
Ces deux journées d'échange ont permis de mettre en évidence une des solutions pour garantir la prise en compte de la biodiversité, le respect des paysages, et surtout pour la sécurité électrique. L'objectif n'est pas de faire de la restauration de lisières partout sous les lignes à haute tension, mais de pouvoir mettre en place cette action là où c'est possible. Un bel exemple d'un changement culturel au sein d'une entreprise présente partout en France.