Actualités
2016-02-11
Un beau panel d'actions à Winenne
La mise en sécurité de la ligne à haute tension traversant le Bois du Roy à Winenne (Commune de Beauraing, Province de Namur, Belgique), qui s'est traduite par l'élargissement du couloir de part et d'autre de la ligne, a fait germer l'idée de restaurer une lande à callune à cet endroit.
Etrepage en 2014
La première étape a consisté à déraciner les bouleaux présents sur le site. Des plages de vielles callunes subsistaient çà et là dans le couloir et laissaient pressentir tout l'intérêt que nous aurions à étréper, c'est-à-dire enlever la couche superficielle du sol sur quelques centimètres afin de mettre à jour le stock de graines qui était en dormance dans le sol.
Plaques de Callune conservées sur site
Etrépage sur les zones sans Callune avec mise en andain latéral en 2014
Le résultat ne s'est pas fait attendre puisque la mise en lumière des graines enfouies ainsi que l'ensemencement des terres mises à nu au départ des vieux pieds de callune préservés ont dès l'année suivante (2015) conduit à la réapparition rapide de quantité de plantules. L'expérience nous a également montré qu'en certains endroits, les plantules n'apparaissent qu'à partir de la deuxième année après l'étrépage.
Plantule de Callune d'1 an
Couverture du sol un an après l'étrépage
A ce jour, ce sont pas moins de 4,7 hectares qui ont été restaurés à Winenne dans l'optique de retrouver une lande à callune, habitat classé Natura 2000.
Entretien de la restauration et intérêt des andains
Afin d'offrir un maximum de lumière aux plantules et ainsi favoriser leur développement, nous avons également entrepris un débroussaillage de l'envahissante fougère aigle en 2014 et 2015. Les fougères coupées ont ensuite été mises en tas sur les andains latéraux constitués des terres et pierres raclées lors de l'étrépage. De tels monticules, riches en anfractuosités et bien exposés au soleil constituent un abri de choix pour les lézards, couleuvres et pourquoi pas la rare et menacée Vipère péliade dont une population subsiste à quelques kilomètres en France.
Vipère péliade
Creusement de 4 mares
En certains endroits du site étaient également visibles des stagnations d'eau, autrement dit, des conditions a priori favorables pour le creusement de mares. Dans ce contexte, une demande de permis a été introduite afin de pouvoir creuser 4 mares d'une centaine de m2 chacune. Fin 2014, les pelleteuses sont donc entrées en action afin de réaliser des mares à l'aspect aussi naturel que possible, c'est-à-dire de formes irrégulières et présentant des pentes douces.
De telles mares sont rapidement colonisées, notamment par les libellules et batraciens. Dès le printemps 2015, 2 espèces de tritons (alpestre et ponctué) étaient déjà rencontrées dans ces points d'eau. La colonisation par les végétaux prendra, elle, un peu plus de temps.
Mare venant d'être creusée fin 2014
Mare au printemps 2015
Mare fin de l'été 2015
Plantation de pommiers sauvages et de genévriers
Enfin, parmi les actions mises en œuvre sur ce site figure également la plantation d'un petit verger de pommiers sauvages ainsi que celle de genévriers d'origine wallonne.
Cette dernière espèce a une croissance très lente et est menacée en Wallonie. Aussi, le Département de la Nature et des Forêts et le Département de l'Etude du Milieu Naturel et Agricole (Service Public de Wallonie) ont entrepris un programme de redynamisation de l'espèce au départ de plants connus pouvant donner du matériel de reproduction. Le LIFE Elia a donc contribué à redéployer l'espèce en l'installant sous plusieurs lignes à haute tension dont Winenne.