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Actualités

2015-11-09

Une double ligne entre Martelange à Arlon : un haut potentiel de restauration pour le LIFE Elia

En parcourant la Nationale 4 entre Martelange et Arlon, impossible de les manquer. Les deux lignes à haute tension aux tracés presque parallèles sont omniprésentes dans le paysage.

Lorsque ces lignes traversent les forêts, vu les gabarits de sécurité élevés et l'écartement entre les deux lignes, cela forme des couloirs de sécurité de plus de 100 m de large (125 m au maximum).

Ceci représente des surfaces considérables (26 ha pour ce tronçon) à entretenir pour la société Elia qui doit assurer une gestion de ces espaces qui évite tout accident électrique. Ces surfaces sont intéressantes car elles offrent également la possibilité d'impliquer des agriculteurs locaux pour la gestion écologique des milieux naturels par pâturage et par fauchage.

Les normes de sécurité changent, les paysages évoluent ...

Les deux lignes électriques concernées font partie des connections électriques transfrontalières. Depuis maintenant quelques années, la société Elia a mis en place une politique de mise en sécurité de leur ligne plus drastique qu'auparavant. Ceci se traduit notamment par l'élargissement de la largeur des couloirs de sécurité afin d'être certain qu'aucun arbre ne puisse rentrer en contact avec les conducteurs, que ce soit lors d'une tempête ou d'un abattage d'arbres non contrôlé.

Au niveau des travaux du projet LIFE Elia, ceci implique une parfaite synchronisation entre les travaux d'abattage et les travaux d'aménagement qui sont réalisés juste après ces abattages. Les cahiers des charges d'abattage sont rédigés en concertation avec l'équipe LIFE afin de préparer au mieux les aménagements qui succèdent.

Au final, la sécurité du réseau électrique est assurée, l'entretien de la végétation est amélioré, la biodiversité est favorisée, les paysages sont embellis et des acteurs locaux sont impliqués...une belle approche intégrée...

De nouvelles locataires

Lorsque le relief du terrain est trop accidenté et qu'il est impossible de faucher, la gestion de la végétation alternative consiste souvent d'installer des clôtures pour y faire pâturer du bétail.

Bien entendu, il s'agit d'un pâturage extensif « écologique » respectant un cahier des charges très strict afin de concilier au mieux la gestion de la végétation et le développement de la biodiversité. Par exemple, l'éleveur de bovin doit gérer le nombre de bêtes présentes par année en fonction de leur âge et de la capacité nutritive de l'endroit (Unités Gros Bétail (UGB)).

Deux enclos ont été installés sur ce tracé, totalisant une surface de 6 ha. Un au niveau de la domaniale de Martelange, l'autre à proximité du lieu-dit « La Corne du bois des pendus ». Deux jeunes éleveurs motivés ont été désignés pour y faire pâturer des vaches rustiques du type Highland.

Les invasives : une menace écologique pour toute la région

Le Cerisier tardif (Prunus serotina) est bien présent dans toute la partie sud est du pays. Pour cette espèce invasive originaire d'Amérique du Nord, les couloirs de sécurité des lignes à haute tension peuvent-être des vecteurs de propagation idéaux. En effet, cette espèce s'installe très rapidement sur un sol fraichement mis à nu par exemple lors d'un entretien de la végétation « classique » par gyrobroyage. Une fois la plante installée, le déchiquetage répétitif de la végétation n'a plus d'effet sur la plante puisque les parties souterraines de la plante ne sont jamais atteintes. Ces Cerisiers tardifs deviennent alors l'espèce végétale dominante et étouffe la végétation indigène.

Au préalable des aménagements du LIFE Elia, nous avons donc procédé à l'élimination des arbres semenciers situés directement à proximité pour limiter l'apport de graines.

Par la suite, tous les aménagements ont été pensés de façon à empêcher l'espèce de s'installer (compétition herbacée, plantation dense de lisières (11 ha au total)) ou en en installant un entretien périodique empêchant son développement et donc sa fructification; mise en place d'un pâturage (6 ha) ou dans la mesure du possible d'un fauchage (7 ha).